Kristell Schuber, directrice marketing de Google Europe du Sud


« Le marketing est de plus en plus marqué par l’analytique. On ne peut plus se permettre de dépenser sans mesurer l’efficacité des actions engagées. Via le web, on obtient des retours en temps réel, quand il y a encore quelques années les cycles étaient longs et les marchés stables. Cette instantanéité demande de ‘brasser’ les compétences au sein des services marketing, en incluant des analystes, des statisticiens, mais aussi en étant capable d’innover et d’oser. En fait, peu de marketeurs à ce jour disposent de compétences numériques approfondies. Comme à l’avènement de l’automobile où il existait plus de maréchaux-ferrants que de mécaniciens…

Art & Science
Le marketing est selon moi à la fois un art - celui de la rupture, de l’intuition, de la perception, de la compréhension des mécanismes humains -, mais aussi une science, fondée sur l’informatique et l’analytique. Dans mon équipe, la richesse des profils – des ingénieurs, des artistes – et la diversité d’expérience – de six mois à vingt ans de carrière – suscitent un ‘bouillon de culture’ qui alimente notre réflexion et nos intuitions. Avec toujours le même objectif : comment améliorer la vie des entreprises et des personnes ? Comment dépasser la stricte somme de nos points de vue pour identifier des ruptures bénéfiques à nos utilisateurs ? Nous sommes tous des passionnés et nous nous sentons investis de cette mission.

Marque utile
Google est une une marque qui se veut utile. Notre raison d’être est de simplifier la vie des utilisateurs et de permettre aux professionnels de développer leur activité. C’est une marque du quotidien, présente dans la vie du grand public comme des professionnels, avec des marchés extrêmement diversifiés : des TPE aux grands comptes, des étudiants aux développeurs, des consommateurs aux collectivités locales… Nous raisonnons donc par produits ‘ouverts’, qui changent en fonction des retours de nos utilisateurs.

Un autre aspect essentiel du marketing chez Google est l’adaptation de nos produits et campagnes à la culture de chaque pays. Par exemple, pour nos produits comme Google+ et YouTube, nous travaillons avec des artistes et des créateurs locaux. Nous envoyons des coachs à la rencontre de PME, dans les régions, pour les aider à être visibles sur Internet, car c’est un enjeu important en France.

Si dans la distribution, on peut observer les comportements des consommateurs au foyer et en magasin, dans le numérique, le défi consiste à instaurer cette relation personnalisée à travers un écran ou par des actions dans la vie réelle, afin de faciliter le quotidien des utilisateurs et de leur faire gagner du temps.
L’essentiel consiste donc à faire les bons choix marketing, à identifier comment nous pouvons au mieux servir nos utilisateurs, en restant humble.»